Histoire de Skikda / Page 3
Antiquité
Description de Rusicade
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Philippeville
Colonisation française

Mosquée Sidi Ali Dib à Skikda

— Mosquée Sidi Ali Dib à Skikda —

HISTOIRE DE SKIKDA - Page 4 -
– Périodes arabe et arabo-ottomane –

PERIODES ARABE ET ARABO-OTTOMANE
près l'Antiquité, les siècles qui suivirent, si la ville semble oubliée par l'Histoire, elle continuera d'exister, contrairement à certaines affirmations. Là encore, si le nom de Rusicade disparaît, on continue de citer Skikda (Sukaykida) pour parler de la ville et depuis le XIe siècle apparaît le nom de Stora pour désigner précisément le port de Skikda. Les noms de Skikda et Stora, parfois déformés (Sgigata, Sucaycada, Istoura, Estora, Estore, Ostoura...) reviennent dans les récits des différents auteurs, géographes, historiens et voyageurs, au point de confondre la ville et son port.
Pendant le Moyen-Age les marchands italiens se rendaient à Skikda dont Stora le port était un des entrepôts les mieux approvisionnés du littoral. Les habitants de la province y échangeaient les produits de leur industrie et de leurs récoltes contre diverses marchandises européennes. Les témoignages des voyageurs ne laissent pas douter de la prospérité de ce point, qui dut à sa position géographique, pratiquement jusqu'au XIXe siècle, de rester l'intermédiaire du commerce de l'Europe avec cette partie de l'Afrique.

La ville continue d'exister dans les récits
u XIe siècle, l'historien et géographe arabe, Abou Obeïd El-Bakri parle de Istoura.
Au XIIe siècle, le géographe arabe Charif El Edrissi signale "Mers Estora" (en arabe, le port de Stora) comme port sur la côte de Numidie.
Au XIVe siècle, l'historien et sociologue arabe Ibn Khaldoun cite "Sikda".
Au XVIe siècle, le diplomate et explorateur, Hassan El-Wazzan, un Arabe de Grenade surnommé Léon l'Africain, l'appelle "Sukaykada". Il ajoute que des habitations et des magasins étaient réservés pour les négociants génois qui y venaient pour faire des échanges commerciaux avec la population.
Alors que l'Espagnol Luis del Marmol Carvajal écrit qu'Estore est une ancienne ville à quatorze lieues de Col (Collo) du côté du Levant dans le Golfe d'Estore et de Numidie, ajoutant que Ptolémée donnait à ce port le nom de Rusicade. Marmol y dénombrait 200 maisons.
Au XVIIe siècle, l'explorateur hollandais Jean-Baptiste (Jan Baptist) Gramaye (en 1622) et le médecin hollandais Olfert Dapper (en 1668) citent également Sucaycada.
Au XVIIIe siècle, Jean-André Peyssonnel, naturaliste français, parle de Stora ancienne Rusicade et le Dr Thomas Shaw, historien et géographe anglais, écrit "Sgigata". L'historien et géographe allemand Konrad Mannert écrit qu'à son époque, Rusicade subsiste encore comme ville importante sous le nom de "Sgigata".
Il n'est pas concevable que des auteurs de diverses époques aient mentionné une ville désertée. La ville était donc bien habitée jusqu'à l'arrivée des Français, car des Algériens avaient des habitations parmi et autour des ruines de la ville romaine : les tribus des Beni-Mehenna, Beni-Melek, Arb-Skikda...

Sous la Régence - Skikda et le beylik de Qacentina (Constantine)
uand au XVIe siècle, les habitants d'Alger firent appel aux frères corsaires Aroudj et Khaïr-Eddine, surnommés Barberousse, pour les prémunir des attaques espagnoles, ce dernier, à la mort de son frère Aroudj, demandera l'appui du Sultan turc et c'est ainsi que tout le pays deviendra une régence dirigée par un dey, qui sera lui-même secondé par des beys.
L'Algérie d'alors, sera divisée en trois provinces (beylik) administrée chacune par un bey. Skikda fera partie du beylik de Qacentina (Constantine) et sera comme pendant l'Antiquité le débouché vers la mer de l'arrière pays. Son histoire sera liée à celle de sa région.
Comme au Moyen-Age, les habitants de la ville et de ses environs continueront d'entretenir un commerce avec des Génois, qui viendront à Skikda ou Stora pour y vendre leurs marchandises et acheter céréales, cire, cuirs, miel...

Accueillis favorablement dans le pays, les Génois faisaient de très bonnes affaires avec les habitants. Léon l'Africain nous rapporte que "Le seigneur de Constantine (le bey) avait fait construire, pour la commodité des marchands de cette nation, certains logis et magasins avec un village, sur le sommet de la montagne, qui l'avertissait aussitôt qu'un de leurs navires surgissait au port."

Les Français de la Maison de Bône (Annaba) remplacèrent les Génois à Stora ; mais leur commerce n'y fut jamais bien considérable. Les marchands ne trafiquaient sur cette côte que par occasion, et la compagnie du Bastion de France n'y entretenait aucun agent. Il paraît que les tribus du littoral ne se montraient pas très bienveillantes envers les Français, et que des hostilités interrompaient quelquefois les relations commerciales.

Les capitaines de navires qui allaient à Stora avaient ordre d'y séjourner le moins longtemps possible et d'exercer la plus grande surveillance. Ils devaient établir une forte garde sur un des rochers de la baie, connu des marchands européens sous le nom de presqu'île de Bramepan. Il leur était aussi défendu de s'arrêter à Skikda et d'y faire leurs chargements ; ils ne pouvaient stationner que dans le port de Stora. Les barques du navire et quelques bateaux du pays, loués à cet effet, allaient chercher sur la plage de Skikda les grains achetés par les courtiers de Annaba ou de Collo. C’est ce qu’affirme M. Elie de la Primaudaie, mais il y a une contradiction dans ses écrits, car dans le même texte il affirme une chose et son contraire. A savoir : "Il leur était aussi défendu de s'arrêter à Skikda et d'y faire leurs chargements" et presqu'aussitôt "allaient chercher sur la plage de Skikda les grains achetés...".

Drapeau du Beylik de Qacentina

— Drapeau du Beylik de Qacentina —

Chronologie des Beys de la province de Qacentina (Constantine)

Dates

Nom du Bey

Dates

Nom du Bey

1567-1574

Ramdane Tchulak-Bey

1754-1756

Hussein-Bey Zreg-Aïnou

1574-1588

Djaâfar Bey

1756-1771

Ahmed-Bey Ben Ali El Qoli

1588-1608

Mohammed Ben Ferhat-Bey

1771-1791

Salah-Bey Ben Mostefa

1608-1622

Hassan-Bey

1792-1792

Brahem-Bey Bou-Sebaâ

1622-1647

Mourad-Bey

1792-1795

Hussein Bou-Hanek-Bey

1647-1653

Ferhat-Bey

1795-1798

Mostefa-Bey Ben Slimane El-Ouznadji

1653-1666

Mohamed Ben Ferhat-Bey

1798-1803

Hadj-Mostefa dit Ingliz-Bey

1666-1673

Redjeb Ben Ferhat-Bey

1803-1804

Osman-Bey Ben Mohamed El-Kebir-Bey

1673-1676

Kheireddine-Bey

1804-1806

Abdallah Khodja-Bey Ben Smaïl

1676-1679

Abderrahmane Dali-Bey

1806-1807

Hossein-Bey Ben Salah-Bey

1679-1688

Omar-Bey Ben Abderrahmane

1807-1808

Ali-Bey Ben Baba Ali

1688-1692

Chaâbane-Bey

1808-1808

Ahmed Chaouch El Qebaili

1692-1700

Ali Khodja-Bey

1808-1811

Ahmed Tobal-Bey

1700-1703

Ahmed-Bey Ben Ferhat

1811-1814

Mohamed Naâmane-Bey

1703-1707

Brahem El Euldj-Bey

1814-1818

M'Hamed Tchaker-Bey

1707-1707

Hammouda-Bey

1818-1818

Kara Mostefa-Bey

1708-1708

Ali-Bey Ben Hammouda-Bey

1818-1818

Ahmed-Bey Ben Abdullah El Memlouk (1ère fois)

1708-1709

Hussein Chaouch

1818-1819

M'Hamed Ben Daoud El-Mili-Bey

1709-1709

Abderrahmane-Bey Ben Ferhat

1819-1820

Brahem Khodja El-Gherbi

1710-1710

Hussein Denguezli-Bey

1820-1822

Ahmed Bey Ben Abdallah El Memlouk (2ème fois)

1710-1713

Ali-Bey Ben Salah

1822-1824

Brahem Critli-Bey

1713-1736

Kelian Hussein-Bey Bou-Kemia

1824-1826

Mohamed Menamenni-Bey Ben Khan

1736-1754

Hassen-Bey Ben Hussein Bou-Hanek 

1826-1848

Ahmed Bey Ben Mohamed Chérif

La province sous l'administration d'Ahmed Bey
u XIXe siècle, lorsque El Hadj Ahmed, alors à Blida, fut choisi en 1826 par le dey pour remplacer le bey sénile de Constantine, Mohamed Manamani, la province était dans l'anarchie complète.
Homme énergique, Ahmed Bey réussit, dans des circonstances difficiles, à rétablir un peu l'ordre, à se rendre réellement maître de la zone centrale de la province et à soumettre les tribus au paiement du "hokor" (contribution qui se prélève en argent pour chaque paire de bœufs employés à la culture).
En dehors de cette zone, la Province était aux mains de "daoudi", familles presque souveraines (les Ben-Gana, Ferhat, Bou-Akkas, Azzedin ...), alliées ou ennemies du bey. Enfin, de nombreuses tribus, du littoral en particulier, étaient quasi indépendantes.

La région comprise entre Constantine et la mer était nominalement sous l'administration du Bach Hambah Ben Aïssa, un Kabyle, que des campagnes courageuses contre Annaba, et Biskra avaient fait l'homme de confiance d'Ahmed Bey. On avait coutume d'appeler cette région : le Sahel. Ses limites étaient : au Nord, la mer ; au Sud, les chaînes de montagnes du nord de Sétif ; à l’Est, la région de Annaba ; à l'Ouest, la région de Béjaïa.

Ce commandement comprenait théoriquement : les Sahel de Skikda, de Collo, de Jijel, des Babors, de Bejaïa.

Le Sahel de Skikda, qui nous intéresse particulièrement, comportait trois caïdats : le caïdat des Ouled-Braham, le caïdat de Skikda, le caïdat des Zerdaza.

1 - Le caïdat des Ouled-Braham était composé de onze tribus établies auprès du Djebel Segaou : les Beni-Ouelban Ouled-Saad, les Beni-Ouelban Ouled-Aamar, les Beni-Ouelban Ouled-Ahmed, les Beni-Ouelban el Zérada, les Beni-Télilen, les Beni-Sébih (ou Sbikha), les Ouled-El Hadj, les Ouled-Embarek, les El-Achach, les Beni-Kaïd, les Ouled-Braham (daïra du caïd).
Ces tribus montagnardes ne subissaient que par à-coups la domination turque. Il semble qu'elles ne payaient, sous Ahmed Bey, qu'une contribution en argent appelée "gharama". Certaines de ses fractions, les Ouled-El Hadj entre autres, se refusaient à tout versement.

2 - Le caïdat de Skikda (sur presque toute l'étendue de la région étudiée) comprenait : les Beni-Mehenna (fractions des Ouled-Khezer, des Beni-Bechir, des Beni-Bou-Naïm, des Messalah), les El-Medjadja, les El-Zeramna, les El-Taabna, les Beni-Salah, les Beni-Ishak, les Arb-Skikda, les Beni-Toufout, les Ouled-Bou-Khadéra (daïra du caïd).
Les tribus réellement soumises de ce caïdat ne payaient pas "l'achour" (impôt de 1/10ème sur les récoltes de céréales), mais la même contribution que les Ouled-Braham avec, d'ailleurs, beaucoup de difficultés et d'irrégularités.

3 - Le caïdat des Zerdaza comportait la région entre les routes de Annaba-Constantine et Skikda-Constantine.

Les tribus du Sahel de Collo ne reconnaissaient pas l’autorité du bey et étaient entièrement indépendantes.

Finalement, peu des tribus de la région de Skikda étaient réellement soumises aux Turcs. Celles des montagnes de l'Ouest, appelées "djebaïIia" (montagnardes), étaient particulièrement indépendantes. Quant à celles des plaines (les Souhalias), elles n'avaient que de lointains rapports avec le bey. L'autorité de Ben Aïssa y était toute nominative.

Qacentina (Constantine) vers 1840

— Qacentina (Constantine) au XIXe siècle —

Composition du beylik de Qacentina
a province était composée de quatre régions avec leurs commandements indépendants les uns des autres.
- La région de l'Est ou dominent les Hanencha, seigneurs des Herrar, les Ouled-Zenati, et Ammar Cheraga.
- La région du Nord ou le sahel : de Annaba à Bejaia où dominent les Ferdjioua, les Zouagha. Le commandement était assuré par les Ben-Achour et les Ben-Azzedine.
- La région de l'Ouest, de Sétif aux Portes de Fer dominée par les Beni-Abbas dont les Mokrani étaient les chefs.
- La région du Sud, dominée par les Douaouda à la tête desquels il y avait les Bou-Okkaz, puis les Ben-Gana imposés par les Turcs sous Ahmed et Salah Bey.

Alors que les villes de garnisons sont gouvernées directement par le "kaïd el asker", chaque région est gouvernée par un cheikh ou khalife, désigné par le bey, choisi parmi les anciennes familles possédant déjà autorité sur les populations, mais dont les pouvoirs militaires et administratifs dont ils disposaient, furent supprimés.

La province de Qacentina, telle que la possédait Hadj Ahmed, était limitée :
- au Nord, par la Méditerranée
- au Sud, par les déserts du Sahara
- à l'Est, par la frontière de Tunis, depuis l'Oued Souf, passant par Tébessa
- à l'Ouest du Kef, jusqu'à Tabarqa
- à l'Ouest, par la chaîne des Bibans, jusqu'aux villages des Beni Mançour (Bougie et la vallée de l'Oued Sahel n'étaient pas comprises dans ce territoire)
- plus au sud, sa frontière occidentale était marquée par les petits centres de Sidi Hadjerès et de Sidi Aïssa, qui la séparaient de la province du Titteri.

Ses habitants se rattachent à deux ethnies :
- Les Arabes, qui habitent plus particulièrement les régions méridionales de la province.
- Les Berbères : Chaouia et Kabyles. Les premiers établis dans la zone centrale ; les seconds fixés dans la partie septentrionale, sur le littoral de la Méditerranée, et aussi dans les montagnes des Babor, Tababort et Bibans.

Ces populations étaient divisées en arch, ou tribus, administrées chacune par un kaïd ou cheikh, qui était nommé par le bey. La tribu se divisait en ferkas (fractions), ayant à leur tête un cheikh. La ferka se subdivisait elle-même en douar (réunion de tentes rangées en cercle) et le douar en familles ou tentes. Le plus âgé du douar, et le plus riche, en était ordinairement le chef.

Le kaïd relevait directement du bey, correspondait avec lui, recevait ses ordres et ne se trouvait en relation administrative qu'avec lui. Il faisait la police, arrêtait les malfaiteurs jugeait les différends qui s'élevaient entre ses administrés, veillait la sûreté des routes, présidait à la distribution des terres pour le labour, aidait les agents spéciaux du beylik pour la répartition de l'impôt, demeurait chargé du recouvrement, comme collecteur ; enfin, il rassemblait les cavaliers de la tribu et marchait à leur tête, lorsqu'on les appelait sous les drapeaux. Il était aidé dans ses fonctions par un taleb ou kateb (secrétaire), par un bach mekahéli et par sa zmala. Il avait sous ses ordres, les cheikhs des ferkas de la tribu.
Dans la tribu douaouda, où une aristocratie puissante, n’aurait pas acceptée pour chef un étranger, le pouvoir était héréditaire dans quelques familles rivales ou alliées et, dans ce cas, le chef de la tribu conservait le titre de cheikh.
En fait, l’autorité dépendait de la puissance de la famille du kaïd et des moyens dont celui-ci disposait ainsi que de l'appui de la garnison turque ou de la mehalla de l'agha quand celle-ci est mise en campagne par le bey pour combattre une sédition par exemple.
Les montagnes et le désert encourageaient souvent les habitants à la sédition et à s'y réfugier en cas de défaite.
C’est ainsi que les beys connurent d'énormes difficultés à les gouverner et à faire rentrer les impôts, certains d'entre eux qui osèrent pénétrer dans ces massifs montagneux ou à travers le désert y laissèrent leur vie.

Qacentina (Constantine) - El Kantara

— Qacentina (Constantine) - El Kantara —

Organisation administrative du beylik de Qacentina
Principaux kaïd ou grands cheikh de la province, et nombre de tribus qu'ils administraient :
- Le cheikh des Hanencha : 12 tribus.
- Le cheikh el Arab : tout le Zab de Biskra et 11 tribus nomades.
- Le kaïd des Heracta, qui prenait le titre de kaïd el Aouissi, et qui, à cause de son importance, résidait à Qacentina, où il avait une petite cour : 32 petites tribus composées presque toutes de Chaouia.
- Le kaïd des Henencha.
- Le kaïd des Zemoul, tribu militaire : administrait les Zemoul et une vingtaine de tribus.
- Le kaïd des Aurès : 12 tribus.
- Le kaïd des Ameur-Cheraga : 6 tribus.
- Le cheikh ed-Dir ou des Ouled-Yahia Ben Taleb, du côté de Tébessa
- Le cheikh du Bélezma : 13 tribus.
Tous ces kaïdats se trouvaient dans la direction du Sud.

Le Sahel et le Sud-Ouest comprenaient :
- Le kaïd des Ouled Braham : 11 tribus.
- Le kaïd de Skikda : 9 tribus.
- Le kaïd des Zardéza : plusieurs tribus kabyles.
- Le cheikh des Zouagha 4 tribus.
- Le cheikh du Ferdjioua 6 tribus.
- Le kaïd des Abd-en-Nour : 31 tribus.
- Le kaïd des Tlaghma.
- Le kaïd des Ameur-Gheraba : 5 tribus.
- Le cheikh de Ksar et-Teïr, des Righa.
- Le cheikh des Ouled-Mokran, administrant la Médjana : 13 tribus
- Le kaïd des Ouled-Derradj, dans le Hodna.

En résumé :
- 11 fonctionnaires avec le titre de cheikh.
- 22 fonctionnaires avec le titre de kaïd.
- 4 kaïds commandant les villes de Tébessa, Mila, Zamora et M’Sila.
En tout 37 fonctionnaires, sans tenir compte les tribus relevant directement du beylik.