Histoire d'Algérie / Page 1 :
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Jugurtha - Roi de Numidie

— Juba II

Juba II
uba II - Un homme de science et de lettres.
Juba Ier, roi de Numidie, allié de Pompée, avait accueilli, après la bataille de Pharsale, les restes de l'armée vaincue, et secourut Caton qui s'était enfermé dans Utique. Il perdit avec Q. Metellus Scipion la bataille de Thapsus face à Jules César. Il se donne la mort après cette bataille. Son fils, Juba, est emmené à Rome ou il y sera élevé avec soin par César. La Numidie est alors réduite en province romaine.

Juba II est mis sur le trône de Numidie par Auguste (Octave) qui règne sur Rome. Auguste, dont il se concilia les bonnes grâces, lui fit épouser Cléopâtre Séléné, fille d'Antoine et de la célèbre Cléopâtre VII, et lui donna un royaume composé des provinces des deux Maurétanies et d'une partie de la Gétulie.

Juba II choisit comme capitale Caesarea (Cherchell), qu'il décora de ses plus beaux monuments. Il fera édifier prés de Tipaza une pyramide conique, le mausolée appelée en arabe "Qbar er-Roumia" traduit incorrectement par "Tombeau de la Chrétienne". Ce nom, "Tombeau de la Chrétienne", est incorrecte car le mausolée est antérieur au Christianisme. "Qbar er-Roumia" signifie le "Tombeau de la Romaine" certainement en rapport avec les origines de l'épouse de Juba II, qui était Romaine par son père, et Egyptienne par sa mère, d'où peut-être la forme en pyramide du mausolée.

Roi cultivé, Juba II parlait punique, grec et latin. Les loisirs que lui laisse l'administration de son royaume, Juba II les consacre à l'étude et bientôt, il acquiert dans les sciences et dans les lettres une grande réputation. Il écrira, en grec et en latin, de nombreuses œuvres touchant à différents domaines dont une partie est aujourd'hui perdue.

Il fait construire de nombreux édifices publics, des places ou forums, des théâtres, des thermes, des temples, des jardins publics… Beaucoup de vestiges confirment la grandeur de Juba II qui possède une grande puissance de travail et d'assimilation (sculpture, architecture…).

Il expédie de nombreux copistes dans les capitales du monde civilisé pour lui rapporter les découvertes des penseurs de l'époque, il organise des expéditions chargées de découvrir les sources du Nil et d'étudier l'archipel des Canaries. Il écrit un traité sur son pays natal intitulé Libuca ; en trois volumes, contenant géographie, histoire naturelle, mythologie, croyances de toutes sortes…

Toujours désireux de connaître ses origines, il fait remonter sa généalogie jusqu'à Hercule qui épousa la Libyenne Tingé (Tendja), veuve d'Antée de la légende grecque. Il laisse des écrits sur les Assyriens, l'Arabie.

Il est connu des Grecs et des Romains en tant que savant, artiste, homme de lettres, auteur de plusieurs traités sur les lettres, la peinture, le théâtre, l’histoire, la géographie, la médecine, les plantes (l'euphorbe, d'après Pline, l'histoire romaine…).. Il est à l’origine de la découverte de l’euphorbe (à laquelle il a donné ce nom, qui était celui de son médecin personnel) et son traité sur cette plante inspirera, plus tard, plusieurs médecins grecs.
Le nom scientifique du cocotier du Chili, Jubaea chilensis, lui rend hommage.

Ses manuscrits sont autant de références pour plusieurs historiens grecs, tels que Tite-Live, Alexandre de Milet, Diodore de Sicile. Pline l'Ancien qui le cite dans ses livres et dit de lui « qu’il était encore plus connu pour son savoir que pour son règne ».
Son œuvre est d'une grande valeur mais n'est pas conservée par le temps bien qu'elle ait permis à plusieurs écrivains grecs et latins d'y puiser leur documentation tant elle était riche.

Juba II meurt en 24. Son fils Ptolémée lui succède.