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La Marine corsaire d'Alger
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Les frères Barberousse

Corsaire algérien (Mohamed Racim)

— Capitaine corsaire algérien —

– Les Corsaires des Régences barbaresques - Page 4 –
- Les raïs - capitaines corsaires d'Alger -

Les "Raïs" - Capitaines corsaires algériens
La Régence d’Alger, placée au centre des Etats barbaresques, avait conquis le premier rang par le nombre et la hardiesse de ses corsaires.

Les corsaires du royaume d'Alger étaient, à la fin du XVIe siècle, les premiers marins de leur temps. On ne peut nier aux corsaires algériens une certaine habileté et une grande aptitude pour la navigation, ni leur contester de la bravoure et de la hardiesse. Sans ces qualités, comment auraient-ils pu d’ailleurs se maintenir si longtemps en Méditerranée et braver les puissantes marines de l’époque ?

Leurs navires étaient d'une vitesse incomparable et leurs équipages soumis à la discipline la plus sévère.

Dans les commencements de la domination ottomane, les corsaires formaient un corps spécial très jaloux de ses privilèges. Mais les Turcs réussirent bientôt à participer aux bénéfices de la course, et entrèrent, concurremment avec les marins barbaresques, dans la formation des équipages. Par la suite, Alger étant devenu un grand port corsaire, et faut-il encore le rappeler, comme de nombreux ports d'Europe, la Régence attira des marins européens qui se convertiront à l'Islam. Certains de ces corsaires accèderont parfois au poste suprême à la tête de la Régence. Par contre, l'autorité turque ne donnait pas de poste à pouvoir à des autochtones, pourquoi ? Sans doute parce qu'un autochtone présentait à leurs yeux un risque potentiel d'indépendance, alors qu'un corsaire venant d'autres horizons n'avait pas d'attaches affectives avec le pays, et était donc plus neutre.

Quelques corsaires du XVIe au XIXe siècle
- Les frères, Aroudj et Khair-el-din Barberousse
- Dragut (Turgut Reis) (1500-1565)
- Hassan Corso (1518-1556)
- Euldj Ali - El Fartas, Calabrais (1520-1587)
- Hassan Veneziano
- De Veenboer,  Soliman Raïs (15xx-1620)
- Arabadji
- Cacchi,  le diable
- Djaffar Raïs
- Ali Mami ou Mami Arnaout (Albanais), devient Pacha en 1583
- Faret Bey
- Hadj Mohammed, dey en 1671
- Hassan Kalfat
- Hassan Portugues
- Hussein "Mezzo-Morto", dey de 1683 à 1688.
- Mami Corso
- Mami Napolitano
- Mourad, Flamand du XVIe, il donne son nom à Birmandres : Bir Mourad Raïs
- Piccini, Vénitien, devenu Ali Bitchin, chef de la Taïfa de 1621 à 1645
- Salah Raïs, tête de Feu
- Sinam, le borgne
- Simon Danser, Flamand
- Edward, Anglais
- Sanson
- Uvert, Anglais
- Hamidou (1770-1815)

Pistolet algérien du XVIIIe siècle

— Pistolet algérien du XVIIIe siècle —

Barberousse
Khayr-el-Din BarberousseAroudj et Khaïr-ed-Dine, deux des plus célèbres corsaires plus connus sous le nom de Barberousse.

Arudj (en turc : Oruç) dit Baba-Oruç (prononcé baba-oroutch) qui par déformation donna Barberousse.

Aroudj (Arudj), est né à Mola, dans l'île de Mételin, vers 1464
Khizir (Khaïr-ed-Dine) est né en septembre 1466.

Ils fondèrent la principauté de la Régence d'Alger. En fondant cet Etat, les frères Barberousse ont voulu créer une solide base d'opérations pour la lutte engagée à cette époque entre la Turquie musulmane et l'Europe chrétienne.
Les frères Barberousse étaient redoutables et craints par les flottes chrétiennes de l'époque.

A la mort de son frère Aroudj, Khaïr-el-Din transforma Alger en une redoutable base de corsaires qui allait durer trois siècles. Il fonda la Régence d'Alger qu'il mit sous la protection de la Turquie et chassa les Espagnols qui avaient occupé quelques villes du littoral algérien.
Voir la page consacrée aux frères Barberousse.

Raïs Dragut (Turgut reis) - (1500 ou 1514 - 1565)
Dragut fit ses premières armes avec le corsaire turc Ar Reis.
Il pratiqua la course en Adriatique et ramena butins et prisonniers à Tunis où il les revendait. 
Il s'attaquait indifféremment à tous les navires chrétiens, malgré les accords passés entre la Sublime Porte et Venise, si bien que les doges de la Sérénissime République se plaignent à Soliman. 
En 1538, il est appelé par Barberousse  pour l'aider à lutter contre Andrea Doria et participe à la bataille navale de Preveza.
En 1540, il est fait prisonnier par un neveu d’Andrea Doria, Gianettino, et emmené à Gênes. Il n’est pas exécuté sans doute par peur de représailles. 
Barberousse attendit trois ans pour le racheter, en 1544, et exigea de lui la promesse de respecter la trêve avec Venise. Il donne sa parole mais ne la tiendra pas. Il s'allie avec le corsaire Euldj Ali pour constituer une gigantesque armada.
En 1546, à  la mort de Barberousse, il prend encore plus ses distances avec le nouveau roi d'Alger, Hassan Pacha, tout en restant au service du Grand Turc. 
Il préfère s'installer, non loin, sur l'île de Djerba comme l'avait fait jadis Aroudj.
Il déménage à Mahdia, en Tunisie pour avoir plus de place. Là, il se proclama "protecteur du Dey de Tunis". Il s'empare de Monastir et de Sousse, puis finalement de toute la Tunisie.
En 1550, les Européens envoient Doria reprendre Tunis. Dragut est alors à Djerba. Doria le manque de peu. 
En 1551, il attaque Malte et Goze. Il s'allie aux Français pour prendre Tripoli à la coalition hispano-génoise.
Dragut gouverne Tripoli de 1551 jusqu'à sa mort en 1565.
1560, il battit la flotte espagnole à Djerba.
En 1565, alors qu'il fait à nouveau le siège devant Malte, il est mortellement blessé par un boulet de canon.

Hassan Corso (1518 - 1556)
Pietro Paolo Tavera est né en 1518 en Corse.
Il n’a que 5 ans, lorsqu’il est enlevé par des corsaires algériens et emmené à Constantinople (Istanbul). Il est très vite intégré dans l’armée des janissaires et devient Hassan Corso.
Il reçoit une éducation complète : religion musulmane, langue turque, maniement des armes et exercices militaires en tout genre. Après quelques années, il est envoyé à Alger.
Sa carrière militaire est fulgurante, il gravit rapidement les échelons pour obtenir au bout d’une dizaine d’années seulement, le titre d’Agha, c’est-à-dire, général.
En 1549, il est nommé caïd d'Alger et khalife de Salah Raïs. En 1550, il commande l'armée qui doit attaquer le royaume de Tlemcen. C'est un échec. Il est victorieux à Touggourt et Ouargla et rapporte un riche butin.
En juin 1556, il organise le siège de la ville d’Oran pour en chasser les Espagnols. Il a juste le temps d’installer ses troupes aux portes de la ville, que la nouvelle tombe, le bey d’Alger, Salah Raïs venait de mourir de la peste.
Hassan est alors élu par ses soldats pour succéder à Salah Rais. En espérant bien sûr que le Sultan ottoman confirme ce choix. Mais le Sultan Soleyman El-Quanouni nomme un raïs turc, Mohamed Tekerli (Mohammed Kurdogli ou Théchéoli)) pour occuper le poste de Bey d’Alger.
Hassan Corso se révolte contre le Sultan et tente d’empêcher le débarquement du nouveau beylerbey. Momentanément, car la Marine qui collaborait activement à cette révolte au départ, finit par se désolidariser de ce mouvement. Ainsi, Reyas leb’har permettront le débarquement à Alger du beylerbey Théchéoli Pacha, et s'emparent du palais de la Jenina.
Une vaste campagne de représailles suivra cette insurrection. Hassan Corso est fait prisonnier. Il endurera les pires supplices (dont le supplice des crocs) pendant 3 jours, avant de mourir en août 1556. Il n’avait alors que 38 ans.

Raïs Euldj Ali El Fartas (1520 - 1587)
(Euldj Ali ou bien : Uludj Ali, Ulaj, Uluj, Oulouch, Ochali, Uluç Ali Pasha).
Surnommé Ali El Fartas (Ali le chauve) ou encore Khilidj Ali.

Amiral ottoman du XVIe siècle, Euldj Ali fut le maître absolu de tout ce qui concernait la mer et les Places Maritimes de l'Empire, disposant d'un pouvoir que nul Amiral n'eut avant lui.

Khalifat de Dragut, il devient son héritier. Il fut gouverneur de Tlemcen et le dernier beylerbey (régent) d'Alger de 1568 à 1571 et capitan pacha de 1572 à 1587.

De son vrai nom ‘’Giovanni Dionigi Galeni’’, né en 1520 à Liscateli près du Cap des Colonnes en Calabre (Italie). Il se rendait à Naples pour faire des études de théologie lorsqu'il fut capturé, à 16 ans, par Ali Ahmed, un converti grec, amiral de la Régence d'Alger, qui l'enrôla dans sa chiourme.
Surnommé « el Fartas » (teigneux en turc, chauve en arabe) et rejeté par les chrétiens, il se convertit à l'Islam et prend le nom d’Euldj Ali : Ali le Converti. Son maître le nomma alors comite (officier de vaisseau). Sa vaillance lui permet de recevoir d'importantes parts du butin et, ainsi, de pouvoir acquérir son propre vaisseau. Devenu corsaire à son tour, il sera l'un des plus importants Raïs d'Alger.
Plus tard, il se joignit au corsaire turc Dragut, l'un des fidèles compagnons de Hassan Pacha, qui résidait alors aux Iles Gelves (Djerba). En 1560, Dragut, averti des visées du vice-roi de Sicile, le duc de Medina-Celi, qui s'apprêtait à l'attaquer, envoya Euldj Ali à Constantinople (Istanbul) chercher du secours auprès du sultan. Ce dernier consentit à faire partir son Grand Amiral Piali Pacha avec 100 galères et une grosse armée. En arrivant près des Gelves, Piali Pacha hésita à attaquer la flotte chrétienne. Ce fut Euldj Ali qui se décida à le faire avec grand succès et cette victoire lui fit une grande réputation.
En 1565, il participa avec courage au siège de Malte au cours duquel Dragut trouva la mort. Piali-Pacha, en sa qualité de Capitan Pacha de la Mer et des places maritimes, le nomma gouverneur de Tripoli. Il commanda la place deux ans et demi durant lesquels il devint fort riche puis fut nommé beylerbey d'Alger en mars 1568.
Il était le plus acharné des adversaires de Don Juan d'Espagne et joua un rôle important dans le soulèvement des Morisques de 1568 à 1570, qu’il soutint en envoyant une flotte de 40 navires devant Almeria, malheureusement dispersée par les vents violents de l'hiver. Il leur envoya renforts, armes et munitions à plusieurs reprises.
En 1569, profitant des révoltes des Morisques de Grenade, il attaque Tunis par la terre (la mer étant impraticable pendant l'hiver) et chassa la dynastie des Hafsides de Tunis en décembre 1569. La ville, qui était sous domination espagnole, tombe en janvier 1570.
En 1571, il battit les Vénitiens et s'empara de Dulcigno.
Lors de la bataille de Lépante, en octobre 1571, il dirigea l'aile gauche de l'escadre ottomane face aux Génois. Après la mort de l'amiral ottoman, il prit le commandement et battit les galères maltaises en s'emparant de leur capitaine et de son étendard. Il permit aux raïs algériens de sortir indemnes du combat avec leurs 20 galères et 30 navires et rallia Constantinople (Istanbul) avec les débris de l'armada ottomane.
En guise de récompense le sultan Selim II lui décerna le titre glorieux de "El Khilidj" (le sabre), le nomma kapudan pacha et lui confia la réorganisation de la flotte avec le vizir Sokullu Mehmed pacha. Tous ces honneurs lui valurent des jalousies et il dut quitter la demeure habituelle des beylerbey pour aller vivre dans le fameux fort Hadj Ali sous la protection de ses pairs. Sa puissance était telle, que le pape Pie V intrigua avec Philippe II d'Espagne pour le gagner à leur cause. Euldj Ali, farouche défenseur de l'Islam, refusa.
En 1573, il libéra Modon, assiégée par le prince de Parme et reprit Tunis en septembre 1574 aux Espagnols, dont Don Juan d’Autriche s'était emparé un an auparavant. Puis il mena la flotte turque en Mer Noire. En 1578 il fut dépêcher à Chypre pour châtier les miliciens qui avaient fait périr leur gouverneur, Arab Ahmed, qui ne payait pas régulièrement leur solde.
Il vint à l'aide aux deux princes marocains Abd al-Malik et Ahmed al Mansour al Dhahbi dans la bataille de "Oued al Makhzen" où l'artillerie algérienne joua un rôle décisif.
En 1579, il commença à édifier la forteresse de Kars près de Trébizonde dans le but de faciliter le passage des troupes du Grand Tartare, allié du sultan dans sa lutte contre le Sophi de Perse.
Euldj Ali mourut le 21 juin 1587.

Euldj Ali était grand, robuste, brun et avait la voix voilée à tel point qu'on ne pouvait l'entendre que de près. Sa tête était pelée par la teigne.
Il avait une habitude singulière. Les jours où il était mélancolique, il s'habillait de noir et nul ne pouvait lui parler affaires. Quand il était vêtu de couleurs claires cela signifiait qu'il était dans de bonnes dispositions et que chacun pouvait l'aborder et lui parler.
Il se fit construire un somptueux palais sur le Bosphore et éleva une mosquée très riche, à côté de laquelle il édifia sa qubba funéraire.
Selon certaines sources, Euldj Ali aurait une descendance à Tlemcen du nom de Ben Al Aldj, du temps où il était gouverneur de cette ville.

Hassan Veneziano
Hassa Veneziano fut régent d'Alger de 1577 à 1580, puis de 1582 à 1587. Son successeur est Djafer Pacha.
Vénitien converti à l'Islam, esclave de Dragut, il servira ensuite Euldj Ali dont il était l'Elami, c'est-à-dire l'intendant général, lorsque celui-ci était gouverneur d'Alger puis capitan-pacha à Constantinople (Istanbul). C'est ce dernier qui le nomma à la tête de la Régence d'Alger, et qui lui permit d'y reprendre le pouvoir pour une seconde période malgré les révoltes que sa cruauté avait déclenchées.
Un portrait en a été tracé en ces termes par son captif Cervantes : « grand, maigre, pâle, la barbe rare et rousse, les yeux brillants et sanglants, l'air hautain et cruel. »
Il arriva à Alger le 29 juin 1577. Son extrême violence est ainsi décrite par Ernest Mercier :
« Chacun trembla sous sa dure main, particulièrement les esclaves chrétiens pour lesquels ce renégat était sans pitié. La milice, aussi bien que les raïs, fut obligée de courber le tête, effrayée par les châtiments auxquels les uns et les autres se virent exposés. »
En juillet 1578, il alla pirater les côtes majorquines et andalouses.
En 1579 et 1580, inquiet de mouvements de troupes espagnoles, il fit fortifier le fort autrefois bâti par Hassan, fils de Kheyr-ad-Din, le Fort l'Empereur. A cette époque, une terrible famine s'abattit sur Alger.
A cette époque, une terrible famine s'abattit sur Alger, déclenchée par la sécheresse, ainsi qu'une peste. La population d'Alger était très éprouvée, ce qui n'empêche pas Hassan d'imposer de nouvelles taxes.
D’après l'historien Haedo « Du 17 janvier au 17 février 1580, il mourut de faim dans les rues d'Alger 5656 Mores ou Arabes. »
Devant tant d'exactions, Alger se révolte. Les citadins évacuent la ville et se joignent aux tribus extérieures, arabes et berbères, déjà en état de révolte. Les janissaires pillent les maisons vidées de leurs habitants, et même les raïs se soulèvent.
Hassan Veneziano est rappelé en Orient et remplacé par un vieil eunuque, le pacha Djafer, qui rétablit l'ordre assez rapidement. La population rentre chez elle.
A Constantinople (Istanbul), Euldj Ali reste un soutien de Veneziano auprès du Sultan.
Hassan Veneziano réussit à reprendre le pouvoir de facto en 1582, avec l'accord supposé tacite de Constantinople (Istanbul), en s'appuyant sur la puissante Taïffa des raïs en donnant un nouvel élan au corso. Ernest Mercier écrit :
"Pendant les années qui suivirent, Mourad Reis, Mami-Arnaute et d'autres corsaires moins célèbres ne cessèrent de parcourir la Méditerranée, prenant de vive force les navires des puissances ennemies ou ceux qui leur paraissaient suspects, paraissant inopinément sur les côtes de l'Espagne, de la Corse, de la Sicile, de la Sardaigne, ravageant la banlieue de Barcelone, rançonnant les environs de Gênes, d'Amalfi, le rivage romain, pillant les îles Canaries, où Mourad enleva 300 personnes parmi lesquelles la propre famille du gouverneur, semant partout l'effroi et la désolation et apportant à Alger un butin considérable et des captifs sans nombre."
Probablement Veneziano n'est-il pas gouverneur de plein exercice, car l'année 1587 est aussi signalée comme celle où Euldj Ali meurt en tant que dernier beylerbey d'Alger, et n'est pas remplacé dans cette haute fonction, la Régence d'Alger étant à partir de cette date occupée par de simple pachas triennaux.

Soliman Raïs (15xx - 1620)
De Veenboer, (15..?-1620), Néerlandais, se convertit à l'Islam  et prend le nom de Soliman Raïs.
Entre 1606-1609, il est pendant quelque temps, au service de Simon Danser.
En raison de ses nombreux succès il devient  amiral de la flotte, en 1617.
D'après la correspondance entre le consul à Alger, Wynant de Keyser, et le gouvernement hollandais, en 1617, on peut se rendre compte qu'il essaye d'obtenir un pardon pour ses actions. Mais sa tentative échoue.
Son équipage est constitué la plupart du temps de Néerlandais.
Bien que naviguant sous les couleurs d'Alger, il hisse le drapeau hollandais lors de l'attaque de bateaux espagnols.
En 1618, il perd sa position d'amiral de la flotte. Mustapha Raïs lui succède.
En juillet 1620, arraisonné par trois bateaux néerlandais sous les commandes des capitaines  Hoen,  Clijnsorgh et Schaeff, il parvient à s'échapper et à être de retour à Alger le mois suivant.
En septembre 1620, il effectue son dernier voyage, car le 10 octobre il est attaqué par une escadre de 5 bateaux (un néerlandais, deux français et deux anglais) et après une longue bataille, est tué par un boulet de canon qui lui brise les jambes.

Raïs Mourad (Murad reis) - (vers 1570 - après 1641)
Jan Janszoon alias Mourad Rais le Jeune (ca 1570 - après 1641)

Jan Janszoon nait à Haarlem (aux Pays-Bas alors occupés par les Espagnols) et commence sa carrière parmi "les Gueux de la Mer" ; en 1618, il est capturé par des Barbaresques au large de l'île de Lanzarote (Canaries) et conduit comme esclave en Alger. Il se convertit à l'Islam et devient lui-même un raïs important d'Alger, sous le nom de Mourad Raïs le Jeune. Il navigue souvent avec Salomo de Veenboer.

Vers 1620, Mourad Raïs préfère opérer à partir de Salé (Maroc), car Alger, à cette époque, a plusieurs traités de paix avec les puissances européennes qui rendent la piraterie plus difficile. Il y devient le chef des corsaires en même temps que celui de la ville ; celle-ci se constitue en république autonome après que le Sultan du Maroc, l'ait assiégée en vain pour la ramener à l'obéissance.
En 1622, après une campagne difficile dans les eaux de la Manche, il exige de pouvoir relâcher sans le port zélandais de Veere, se prévalant d'un traité de paix avec le Maroc et exigeant des privilèges diplomatiques en tant qu'"Amiral du Maroc", titre qu'il s'octroyait là de façon très libérale. Il fallut bien le recevoir dans le port. Sa femme hollandaise lui rend visite à bord, mais elle ne réussit pas à le convaincre d'abandonner la piraterie. Bien au contraire, Mourad Raïs quitte le port avec des marins zélandais qu'il a réussi à convaincre des avantages de la vie de corsaire barbaresque.
En 1624, pour retrouver un semblant de souveraineté sur Salé, le Sultan du Maroc l'en nomme gouverneur.

En 1627, guidé par un esclave nordique qu'il a acheté à cette fin, Mourad Raïs lance un raid sur l'Islande ; plusieurs centaines d'habitants sont capturés ; 242, ceux qui sont jeunes et en bonne condition physique, sont ramenés comme esclaves ; les autres sont enfermés dans l'église à laquelle il est mis le feu.

En 1631, il met à sac Baltimore en Irlande.
Capturé par les Chevaliers de Malte, il s'évade en 1640 et revient au Maroc, où il est nommé gouverneur de la forteresse de Oualidia.

En 1641, il reçoit la visite du nouveau consul hollandais qui amène avec lui Lysbeth, la fille qu'il a eue d'un premier mariage en Hollande.
A partir de cette date, Janszoon ne laisse plus de traces en archives. Peut-être est-il mort, peut-être vit-il une paisible retraite sans défrayer la chronique.

La vie privée de Mourad Raïs est compliquée. L'étude généalogique de ses descendants révèle trois épouses, une Hollandaise (mère de Lysbeth) et deux Musulmanes. L'intérêt de l'Islam pour un homme désireux de pratiquer la polygamie est donc bien perçu par Mourad Raïs, qui semble à l'aise dans cette religion.
Les liens avec sa famille hollandaise ne sont pas rompus. Son probable fils Anthony, d'épouse musulmane, appelé Van Salee (de Salé) dans les registres du Nouveau Monde, arrive à la Nouvelle Amsterdam (future New York) en 1630 et y fait souche ; la ville n'a été fondée que cinq ans plus tôt, en 1625,  par la Compagnie hollandaise des Indes Occidentales.

Anthony Van Salee compterait parmi ses descendants Jacqueline Kennedy et Humphrey Boggart.

Simon Danser
Né à Dordrecht, en Hollande, ce corsaire se rend à Alger, en 1606, avec son vaisseau et son équipage, et se met à faire la Course sous pavillon algérien, sans toutefois devenir Turc.
Le Père Dan, dans "L’histoire de Barbarie et de ses corsaires" (1637), le nomme Danser ou Dancer, mais les lettres de Marseille, où il était marié et bien connu, le nomment Dansa. Il en est de même dans les lettres du Père Coton qui fit des démarches pour obtenir sa grâce.
Par son audace et le bonheur de ses entreprises, il se fait rapidement un nom.
En moins de 3 ans, il s'empare d'une quarantaine de vaisseaux et sa popularité devient immense parmi les Algériens. Ses succès étant nombreux, il s'enrichit rapidement.
Il est surnommé " Dali-Capitan", le Capitaine Diable (Père Dan).
Il apporte à la marine turque les technologies du Nord : utilisation des Vaisseaux ronds ou de haut bord.
Jusqu'à cette époque, la Course se faisait uniquement avec des galères ou des galiotes légères. Le savoir faire de Danser permit de capturer les galions revenant des Indes et croisant au large du Cap Vert ou des Açores, et même d'atteindre les rives de l'Islande.
Le 14 décembre 1608, il capture un navire espagnol ayant, entre autres, pour passagers 10 religieux de la Compagnie de Jésus.
Dés 1609, il fait des démarches auprès de la Cour de France pour obtenir le pardon des fautes commises et demande à revenir, avec sa femme, à Marseille. Sa lettre parvient à la Cour en même temps que les lettres négociant le rachat des religieux.
La Cour propose à Danser de revenir à Marseille avec les captifs. Danser rachète ces derniers pour 27000 livres.
Il quitte Alger emmenant avec lui les esclaves jésuites et deux canons en bronze, qu'il remet au Duc de Guise, gouverneur de Provence.
L'affaire des canons entraîna une période de tension entre la France et Alger qui ne prit fin qu'au traité de paix signé, en 1626, par Sanson Napollon, émissaire du roi Louis XIII.

Raïs Hamidou (1770-1815)
Raïs Hamidou est le plus célèbre capitaine corsaire de la flotte algérienne. Intrépide et compétent, il était admiré en Algérie et craint et respecté à l'extérieur. Il s’est rendu célèbre par de nombreux exploits et a même eu la gloire insigne de ramener triomphalement des navires de guerre.

Hamidou n’était ni Turc, ni "couloughli" (Algérien de père turc). Il appartenait à cette classe d’Arabes fixés dans les villes depuis plus ou moins longtemps, que les Européens appellent Maures. C’était, pour reprendre l’expression pittoresque des Algériens, « un enfant d’Alger ».

D'abord au service du Bey d'Oran, ses exploits attirèrent l'attention du Dey d'Alger qui lui confia un commandement dans sa marine.

Il sera tué dans un combat inégal, seul face à une escadre américaine.
Voir la page consacrée au Raïs Hamidou.